Voici un article de Télérama (18 novembre dernier)
LA RÉPONSE de Nathalie Bondil, française installée au Canada depuis dix-huit ans et directrice du Musée des Beaux-Arts de Montréal
Le musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) vient d’‘annoncer l’ouverture, en novembre 2016, d'un «atelier international d’éducation et d’art-thérapie.
ll sera sans équivalent dans le monde. Tout est une question de vision : quel rôle et quelle place accordons-nous au musée dans nos sociétés?
Au MBAM, nous savons à quel point I'art fait du bien : l'être humain est biologiquement conditionné pour être touché par la beauté et en éprouver du mieux-être.
En partant de ce présupposé, j'ai voulu œuvrer pour un musée humaniste. L’art-thérapie n'est qu'une facette de cette approche, mais nous voulons la développer à un point inégalé. Le pavillon qui ouvrira l'an prochain se veut un laboratoire in situ de quelque 3 5oo mètres carrés.
Le plus grand complexe éducatif dans un musée d'art en Amérique du Nord. À I'intérieur, il y aura un atelier destiné aux groupes, dans le cadre de nos recherches cliniques, mais aussi une salle de consultation et des aires privées pour assurer la confidentialité. En partenariat avec des institutions médicales, hôpitaux et universités de grande renommée (institut de cardiologie de Montréal, institut Douglas spécialisé dans la santé mentale, université Concordia...), nous y recevrons des patients affectés d'arythmie cardiaque, de troubles alimentaires ou post-traumatiques, de dépression, d'autisme, de maladies mentales, de la maladie d’Alzheimer...
Avec le dessein de pouvoir évaluer rapidement les impacts de I'art-thérapie sur eux.
Nous allons équiper le musée d'un conseil scientifique et médical, pour des échanges nationaux et internationaux. Je suis persuadée qu'au XXIe siècle, la culture sera pour la santé ce que le sport a été pour celle-ci au XXe siècle. »
Propos recueillis par Lorraine Rossignol
Télérama 18/11/2015